Le cane corso est une race de chiens italiens à l’histoire très riche et mouvementée. Historiquement, ces chiens ont été victimes de pratiques très anciennes des fermiers : la coupe de l’oreille et de la queue. Ces dernières ont beaucoup impacté la vie de ces êtres, faisant naître plusieurs ratifications au cours des ans. Découvrez l’histoire du cane corso et de ces pratiques, leurs répercussions ainsi que les dispositions légales prises à cet effet.
Historique de ces pratiques sur les cane corso
La coupe de l’oreille et de la queue respectivement l’otectomie et la caudectomie sont des pratiques anciennes qu’avaient les fermiers italiens. Les cane corso sont la race de chiens italiens ayant longtemps subi ces pratiques dans l’histoire. D’après les fermiers, cette pratique permettait d’abord d’éviter à leurs chiens de garde et de chasse, des blessures inutiles à des endroits exposés. Ensuite, elles réduisaient également leurs blessures lors de combats officiels ou d’affrontements contre les prédateurs. De plus, ces pratiques semblaient renforcer leur agressivité.
La pratique de l’otectomie
L’otectomie est une pratique consistant à couper les oreilles du chien aux fins d’esthétique. Cependant, elle se faisait de bien des manières. En effet, l’une des manières consistait à utiliser une sorte de petit cornet appelé coppetidd. Il s’agissait d’un gabarit de coupe en cuir dans lequel on introduisait l’oreille du chien à couper. La partie de l’oreille sortant du gabarit était ensuite coupée à l’aide de ciseaux. Pour procéder à la coupe de l’oreille suivante, il suffisait d’inverser le sens du gabarit. Pour réduire la douleur et les débattements de l’animal, on lui administrait quelques fois de la drogue ou de l’alcool.
Une autre méthode consistait pour le paysan à faire tourner le cane corso sur lui-même en lui serrant avec insistance les oreilles. Cette méthode est dite du déchirement. En effet, une fois l’opération terminée, les oreilles du chien ne laissent entrevoir aucun aspect esthétique. Elles avaient désormais l’air d’être mangées par d’autres chiens et lui conféraient un aspect féroce. Il faut préciser que cette méthode ne s’opérait que sur les chiots âgés de moins de trois mois.
Pour être pratiquée sur un chiot un peu plus âgé, elle doit être réalisée par des paysans plus expérimentés. Dans ce cas, la présence de deux paysans est requise. Le premier se charge de la coupe et le second maintenait fermement sur une table le chiot mutilé. Pour faciliter l’arrêt de l’hémorragie et l’aseptisation, la plaie était cautérisée. Cette cautérisation se faisait soit par l’application d’un fer rouge soit au moyen d’un bois brûlé au feu. De l’huile d’olive était par la suite appliquée sur les oreilles mutilées pour une meilleure cicatrisation. Il faut préciser que tout ceci s’opérait sans anesthésie.
La pratique de la caudectomie
La caudectomie quant à elle consiste à couper la queue du chien. Cette opération n’est pas nécessairement pratiquée aux fins d’esthétique. Les paysans disposaient de deux options pour réaliser cette opération. La première s’effectuait par le placement d’un fil de coton fortement serré à une longueur souhaitée. Le plus souvent, c’était au niveau de la 4ᵉ vertèbre coccygienne.
La caudectomie s’effectue également à l’aide d’un sécateur ou de ciseaux jusqu’au 3ᵉ jour après la naissance du chiot. Cette méthode est très délicate, car l’endroit à sectionner se trouve entre deux vertèbres. Une fois le point de coupe repéré et fixé, la section s’effectue alors d’un seul coup, facilitant ainsi la cicatrisation. Un fil de coton était aussi souvent placé en dessous du point de section afin de prévenir l’hémorragie.
Les possibles répercussions de ces pratiques sur le cane corso
Avec ces pratiques, le chien se retrouve avec ses sens diminués. En premier lieu, il perd une partie de ses oreilles lui servant pourtant à communiquer, à repérer le moindre bruit et à communiquer. En second lieu, avec la queue en moins, il voit son sens de l’orientation diminué. De plus, il y a des risques de fatigue, de stress, et de douleur intense. Tout ceci sans compter les possibles infections liées au fait qu’elles se soient mal déroulées ainsi que des risques de mort.
Des dispositions légales
Aujourd’hui, l’otectomie n’est plus autorisée et est interdite en France depuis le mois de mai 2004. Cette interdiction est rendue possible par le décret n° 2004-416 du 11 mai 2004 portant publication de la convention européenne pour la protection des animaux de compagnie. Quant à la caudectomie, son interdiction date du 1er janvier 2016 et son standard mis à jour le 19 février de la même année renforce l’interdiction. Quant à l’Italie où l’on trouve la race et où ces pratiques ont connu un grand essor, elle ratifiera l’abolition de ces pratiques le 04 novembre 2010.
En définitive, ces deux pratiques aux allures barbares ont eu d’énormes répercussions sur le cane corso en Italie. Pratiquées sous plusieurs formes entraînant des douleurs, des risques d’infection et parfois la mort, elles ont été abolies par des lois et décrets, suite aux nombreuses polémiques survenues. Par ailleurs, sous recommandations légales, certaines otectomies s’effectuent afin de sauver la vie de ces chiens notamment lors d’interventions chirurgicales.